mardi 13 mai 2014

Une douzaine d'accouchements sous « X » par an à Toulouse

Une douzaine d'accouchements sous « X » par an à Toulouse



Poster août 19, 2009



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A l'hôpital de Toulouse, en Haute-Garonne, entre 10 et 12 nourrissons naissent chaque année de parents inconnus dans le cadre des accouchements anonymes ou accouchements sous « X », soit une naissance par mois, en moyenne. Devant l'ampleur du phénomène, l'équipe soignante a dû suivre une formation pour accompagner ces grossesses secrètes.


Encadrées et soutenues, les jeunes mères sont incitées à laisser des souvenirs à leur bébé : photos, courriers, objets? des traces qui viendront compléter le trousseau de la maternité. En France, s'il y avait 10000 naissances sous X dans les années 70, elles n'étaient plus que 394 en 2004. Passé le délai légal de deux mois après la naissance, les bambins deviennent pupilles de l'Etat. Ils entrent alors dans le cursus de l'adoption par le biais de l'Aide sociale à l'enfance du Conseil général, un rôle autrefois dévolu à la DDASS.


L'accouchement anonyme n'est pas un phénomène récent. Déjà, au XVIIe siècle, la jeune mère déposait le nouveau-né dans une tour, placée dans le mur d'un hospice. De l'autre côté, quelqu'un faisait basculer la tour et recueillait le nourrisson, sans avoir vu le visage de la mère.


Actuellement, la législation française est la plus pointue en Europe en la matière, voire au-delà, pour assurer une protection maximale à ces femmes qui décident de confier leur enfant, dès la naissance, à l'adoption (article 57 du code civil, article L222-6 du code de l'action sociale et des familles) ; des femmes de tous âges, de toutes conditions sociales, toujours dépositaires d'une histoire personnelle qui, pour des raisons économiques, religieuses, culturelles, familiales, ou simplement affectives, s'engagent dans une procédure de maternité secrète. En 1941, une loi organisait l'accouchement sous X avec la prise en charge gratuite des frais du séjour à la maternité. Hier comme aujourd'hui, le but est identique : lutter contre les infanticides, encore trop nombreux dans l'actualité.


Les motivations pour l'accouchement peuvent différer : impossibilité matérielle de s'occuper de l'enfant, enfant né hors mariage, ou issu d'un viol? Quant au profil, un cadre supérieur sage-femme à l'Hôpital Mère-Enfant de Toulouse confie : « Il n'y a pas de profil. On croit qu'il ne s'agit que de jeunes femmes, de mères en grande difficulté sociale? or, on reçoit aussi bien des couples mariés qui ont déjà des enfants ; quant aux raisons religieuses, là encore, c'est très rare ».


Selon une enquête de 1999, les deux tiers des femmes qui accouchent sous X ont moins de 25 ans, la moitié est sans profession, sans autonomie et sans ressources propres, une sur quatre vit chez ses parents : le recours à l'accouchement sous X semble alors commandé par la crainte de la réaction parentale lorsque la grossesse n'est pas découverte, par la pression parentale lorsqu'elle l'est ; environ 10% sont séparées ou divorcées, âgées de plus de 35 ans et ayant plusieurs enfants à charge, en grandes difficultés économiques.

1 commentaire:

  1. J'aimerais être en contact avec l 'auteur de l'article enfants nés sous x toulouse
    cordialement

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